"Un solo déroutant" et émouvant

C'est avec bonheur que Marcel Gbeffa a dérouté le public du Pavillon noir avec son spectacle, Derrière le rideau.
Je dois avouer que lorsque j'ai lu la critique du Quotidien évoquant d'un "solo déroutant", je n'ai pu m'empêcher de penser à ces performances absconses qui laissent le spectateur interdit. Mais comme ces mots ambigüs apparaissaient sur le programme-même du Pavillon noir pour promouvoir le spectacle, je me suis dit que la vérité était tout autre.
Si ce chorégraphe-interprète béninois s'écarte des chemins convenus, c'est pour mieux nous plonger dans la tête de l'artiste, au cœur de sa créativité et suggérer tous les obstacles qui se dressent devant celui qui voue sa vie à l'art. Ce solo "déroutant" en devient émouvant: sa présence et l'intensité de sa danse nous font partager ces moments de doute que chaque artiste connaît trop bien.
Marie, qui m'accompagnait, a quant à elle été stupéfaite par la grâce de ce danseur qui, lors de la rencontre à l'issue du spectacle, avoue timidement ne pas avoir eu de formation académique. Décidément, Marcel Gbeffa n'a de cesse de nous rappeler qu'il peut être vraiment bon d'emprunter les chemins de traverse...

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